Systolique
La sténose de la valve aortique se traduit typiquement par un souffle systolique crescendo/decrescendo qui s’entend le mieux au bord supérieur droit du sternum avec parfois une irradiation vers les artères carotides. Dans la sténose aortique légère, le crescendo-decrescendo est à pic précoce alors que dans la sténose aortique sévère, le crescendo est tardif et le bruit cardiaque S2 peut être oblitéré.
La sténose de la valve aortique bicuspide est similaire au souffle cardiaque de la sténose de la valve aortique, mais un clic d’éjection systolique peut être entendu après S1 dans les valves aortiques bicuspides calcifiées. Les symptômes ont tendance à se manifester entre 40 et 70 ans.
La régurgitation mitrale est typiquement un souffle holosystolique (pansystolique) entendu le mieux à l’apex, et peut irradier vers l’aisselle ou le précordium. Un clic systolique peut être entendu en cas de prolapsus valvulaire mitral associé. La manœuvre de Valsalva en cas de régurgitation mitrale associée à un prolapsus de la valve mitrale diminuera la précharge du ventricule gauche et rapprochera le début du murmure de S1, et la prise isométrique de la main, qui augmente la postcharge du ventricule gauche, augmentera l’intensité du murmure. En cas de régurgitation mitrale sévère aiguë, un souffle holosystolique (pansystolique) peut ne pas être entendu.
La sténose de la valve pulmonaire se traduit généralement par un souffle systolique crescendo-decrescendo mieux entendu au niveau du bord supérieur gauche du sternum, associé à un clic d’éjection systolique qui augmente avec l’inspiration (en raison d’un retour veineux accru vers le côté droit du cœur) et irradie parfois vers la clavicule gauche.
La régurgitation de la valve tricuspide se présente comme un souffle holosystolique (pansystolique) au niveau du bord sternal inférieur gauche avec une irradiation vers le bord sternal supérieur gauche. Des ondes v et c proéminentes peuvent être observées dans la JVP (pression veineuse jugulaire). Le souffle augmentera avec l’inspiration.
La cardiomyopathie obstructive hypertrophique (ou sténose sous-aortique hypertrophique) sera un souffle systolique crescendo-decrescendo mieux entendu au bord sternal inférieur gauche. La manœuvre de Valsalva augmentera l’intensité du souffle, de même que le changement de position, de la position accroupie à la position debout.
La communication interauriculaire se présentera sous la forme d’un souffle systolique crescendo-decrescendo mieux entendu au niveau du bord sternal supérieur gauche en raison de l’augmentation du volume passant par la valve pulmonaire, et est associée à un S2 fixe et dédoublé et à un soulèvement ventriculaire droit.
La communication interventriculaire (CIV) se présentera sous la forme d’un souffle holosystolique (pansystolique) au niveau du bord inférieur gauche du sternum, associé à un frisson palpable, et augmentant avec une prise de main isométrique. Un shunt droit-gauche (syndrome d’Eisenmenger) peut se développer avec des VSD non corrigés en raison de l’aggravation de l’hypertension pulmonaire, ce qui augmentera l’intensité du souffle et sera associé à une cyanose.
Un souffle de flux peut être entendu au bord sternal supérieur droit dans certaines conditions, telles que l’anémie, l’hyperthyroïdie, la fièvre et la grossesse.
Diastolique
La régurgitation de la valve aortique se présentera comme un souffle diastolique decrescendo entendu au bord inférieur gauche du sternum ou au bord inférieur droit du sternum (lorsqu’elle est associée à une aorte dilatée). Elle peut être associée à des pouls carotidiens et périphériques bondissants (pouls de Corrigan, pouls du coup de bélier de Watson) et à une pression pulsée élargie.
La sténose mitrale se présente typiquement comme un murmure diastolique decrescendo de faible intensité, mieux entendu au niveau de l’apex cardiaque en position de décubitus latéral gauche. Il peut être associé à un claquement d’ouverture. Une sévérité croissante raccourcira le temps entre S2(A2) et le claquement d’ouverture. (c’est-à-dire qu’en cas de SEP sévère, le claquement d’ouverture se produira plus tôt après A2)
La sténose de la valve tricuspide se présente sous la forme d’un souffle diastolique decrescendo au niveau du bord sternal inférieur gauche, et des signes d’insuffisance cardiaque droite peuvent être observés à l’examen.
La régurgitation de la valve pulmonaire se présente sous la forme d’un souffle diastolique decrescendo au niveau du bord sternal inférieur gauche. Un S2 palpable dans le deuxième espace intercostal gauche est en corrélation avec une hypertension pulmonaire due à une sténose mitrale.
Continue et combinée systolique/diastolique
Le canal artériel patent peut se présenter comme un souffle continu irradiant vers le dos.
Une coarctation sévère de l’aorte peut se présenter comme un souffle continu : une composante systolique au niveau de la région infraclaviculaire gauche et du dos en raison de la sténose, et une composante diastolique sur la paroi thoracique en raison de la circulation sanguine dans les vaisseaux collatéraux.
La régurgitation aortique sévère aiguë est associée à un souffle à trois phases, plus précisément un souffle midsystolique suivi de S2, puis d’un souffle parasternal diastolique précoce et médian (souffle d’Austin Flint). Bien que la cause exacte d’un souffle Austin Flint soit inconnue, on suppose que le mécanisme du souffle provient du jet de régurgitation aortique sévère faisant vibrer le feuillet antérieur de la valve mitrale, entrant en collision avec le flux entrant mitral pendant la diastole, avec une augmentation de la vitesse du flux entrant mitral due au rétrécissement de l’orifice de la valve mitrale conduisant à l’empiètement du jet sur la paroi myocardique.
Une autre cause peu fréquente de souffle continu est une rupture du sinus de Valsalva. Habituellement, le souffle est bien entendu dans la zone aortique et le long du bord gauche du sternum.
Il s’agit d’un souffle continu.