Selon Holzleitner, leur étude a innové par rapport aux enquêtes précédentes sur la masculinité et la forme du visage en testant si les perceptions de la masculinité des participants étaient influencées par des indices quant à la taille et au poids des individus, en ne voyant que leur visage.
« Nous avons également demandé aux gens de juger la taille et le poids des hommes de notre échantillon – encore une fois juste à partir de leur visage », explique le professeur David Perrett, de l’École de psychologie et de neurosciences, qui a supervisé l’étude.
« Nous avons été surpris de constater que les indices faciaux de la taille et du poids que nous avons identifiés prédisaient les perceptions de la taille et du poids beaucoup plus fortement que la taille et le poids réels », ajoute-t-il.
Le professeur Perrett affirme que ces résultats suggèrent que les gens fondent leurs jugements perceptifs sur les différences physiques réelles liées à la taille et au poids, mais qu’ils lisent ensuite trop dans ces indices. Il explique :
« C’est-à-dire que nous semblons avoir appris que, par exemple, être grand est associé à une forme de visage plus allongée. Si on nous présente les visages de deux hommes de taille égale, et que l’un d’eux a un visage légèrement plus long que l’autre, nous serons susceptibles de penser que l’homme au visage plus long est également plus grand. »
Cette « surgénéralisation perceptive » pourrait expliquer pourquoi les observateurs pourraient interpréter un homme plus grand ou plus lourd comme étant plus masculin, expliquent les chercheurs.
« Intuitivement, les gens comprennent que les femmes et les hommes diffèrent par leur taille et leur poids moyens », conclut Holzleitner. « Notre étude suggère que les indices faciaux de ces traits sont surgénéralisés lors du jugement de la masculinité. »
Dans une étude de 2011 sur les attributs sexués des visages, des participants ont regardé des photos de visages qui avaient été manipulés par ordinateur pour apparaître neutres en termes de genre. Pour chaque visage, le volontaire devait le catégoriser comme masculin ou féminin en pressant une balle. Certains participants avaient une balle molle et d’autres une balle dure.
Les chercheurs à l’origine de cette étude ont constaté que les participants qui pressaient la balle molle étaient plus susceptibles de catégoriser les visages comme féminins, tandis que ceux qui manipulaient la balle dure étaient plus susceptibles de les catégoriser comme masculins. Les chercheurs en ont conclu que notre sens du toucher indique nos perceptions de la masculinité et de la féminité.