Maison d’Orange, dynastie princière qui tire son nom de la principauté médiévale d’Orange, dans l’ancienne Provence au sud de la France. Cette dynastie a été importante dans l’histoire des Pays-Bas et constitue la famille royale de cette nation.
Les comtes d’Orange deviennent indépendants lors de la désintégration du royaume féodal d’Arles. Vassaux des empereurs du Saint-Empire romain germanique dès le XIIe siècle, ils commencent très tôt à se donner le titre de princes. Lorsque Philibert de Chalon, prince d’Orange, meurt en 1530, il est remplacé par le fils de sa sœur Claudia, René de Nassau, qui, en 1538, succède à son père, Henri III de Nassau-Dillenburg-Breda, non seulement dans son patrimoine allemand mais aussi dans des possessions éparses aux Pays-Bas. Décédé en 1544, René lègue ses titres à son jeune cousin, Guillaume Ier de Nassau-Orange.
Surnommé Guillaume Ier le Silencieux, le prince d’Orange mène la révolte des Pays-Bas contre l’Espagne de 1568 à sa mort en 1584 et occupe la fonction de stadtholder dans quatre des provinces rebelles. C’est le début d’une tradition dans la République néerlandaise selon laquelle les postes de stadtholders sont longtemps monopolisés par les princes d’Orange et les comtes de Nassau, soutenus par un « parti » orange durable composé de nobles, de dirigeants calvinistes orthodoxes, d’artisans et de paysans, contre la rivalité du patriciat de Hollande. Les stadtholders doués des XVIe et XVIIe siècles ont été suivis par des chefs orangistes moins efficaces au XVIIIe siècle. Le dernier stadtholder s’enfuit en Angleterre en 1795 alors que la république s’effondre.
Son fils, le prince d’Orange titulaire suivant, devient prince souverain des Pays-Bas en 1814 et roi en 1815, sous le nom de Guillaume Ier. Lui et ses successeurs, Guillaume II et Guillaume III, sont également grands-ducs de Luxembourg ; et le titre de prince d’Orange est porté par les héritiers apparents du trône de Hollande. Avec le roi Guillaume III, la lignée masculine s’éteignit en 1890 ; mais la reine des Pays-Bas, Wilhelmina, décréta en 1908 que ses descendants seraient appelés princes et princesses d’Orange-Nassau. Voir aussi Nassau.