Le NHS a été sommé de ne plus utiliser de pagers pour les communications d’ici 2021, afin de faire des économies.
Le service de santé utilise encore environ 130 000 pagers, soit environ 10 % du total laissé en service dans le monde. Ils coûtent au NHS environ 6,6 millions de livres sterling par an.
Le secrétaire à la santé Matt Hancock les a qualifiés de « dépassés » et a déclaré vouloir débarrasser le NHS de « technologies archaïques comme les pagers et les télécopieurs ».
Pourtant, beaucoup dans l’industrie médicale disent que les pagers sont rapides et fiables.
Les médecins disent qu’ils sont utiles en cas d’urgence, et les remplacements proposés ont leurs propres lacunes.
Comment fonctionnent les pagers ?
Les pagers utilisés dans le NHS aujourd’hui sont pour la plupart des appareils de communication unidirectionnels qui peuvent recevoir de courts messages mais ne peuvent pas envoyer de réponses.
Pour envoyer un message, le personnel appelle soit une ligne téléphonique automatisée, soit parle à un opérateur dédié.
Le pager du destinataire émet un bip et affiche le message ou un numéro de téléphone à appeler. Pour rappeler, le destinataire doit utiliser un téléphone portable ou trouver une ligne fixe.
Les pagers étaient largement utilisés dans les années 1980, avant que les téléphones portables et les SMS bidirectionnels ne deviennent plus populaires.
Vodafone a mis fin à son service national de pager en mars 2018. PageOne de Capita est le dernier réseau national de téléavertisseurs restant au Royaume-Uni, ce qui, selon le gouvernement, a entraîné une augmentation des coûts.
Pourquoi le NHS utilise-t-il encore des téléavertisseurs ?
Un médecin a déclaré à la BBC que le système de téléavertisseurs est utile en cas d’urgence, par exemple si un patient fait un arrêt cardiaque dans un hôpital.
Envoyer une alerte à plusieurs membres de l’équipe chargée de l’arrêt cardiaque peut prendre moins d’une minute, ce qui est essentiel dans une situation d’urgence.
Le réseau de pagers utilise ses propres émetteurs et des fréquences qui pénètrent bien les bâtiments, de sorte que la couverture est excellente et que les messages sont généralement délivrés de manière fiable et rapide.
Qu’est-ce qui va les remplacer ?
Mr Hancock a déclaré que « le courrier électronique et les téléphones portables » étaient un « moyen de communication plus sûr, plus rapide et moins cher ».
« Nous devons revoir les bases, comme avoir des ordinateurs qui fonctionnent et se débarrasser des technologies archaïques comme les téléavertisseurs et les télécopieurs », a-t-il dit.
En 2017, le West Suffolk NHS Foundation Trust a mené un essai et remplacé ses téléavertisseurs par une application appelée Medic Bleep.
L’application permettait au personnel de s’envoyer des messages et de s’appeler, individuellement ou en groupe, et fonctionnait sur les téléphones, les tablettes et les ordinateurs de bureau.
Le ministère de la Santé et des Soins sociaux l’a décrite comme « similaire à WhatsApp » mais avec une sécurité renforcée, et a déclaré qu’elle avait fait gagner du temps aux médecins.
Le Trust est maintenant « à quelques semaines » de la suppression des téléavertisseurs non urgents dans son hôpital principal.
Cependant, les critiques mettent en garde :
- la couverture des téléphones mobiles et du wi-fi dans les hôpitaux est inégale et il y a souvent des « points morts »
- les services de messagerie basés sur le web peuvent connaître des retards et des arriérés de messages
- les réseaux mobiles peuvent connaître des ralentissements ou une indisponibilité
- les téléphones mobiles pourraient interférer avec les équipements hospitaliers
- alors que le système de téléavertisseurs est ancien, il est rapide et fiable et fait le travail
Les trusts du NHS seront autorisés à conserver certains pagers pour les situations d’urgence, par exemple si les réseaux wi-fi ou mobiles se sont éteints.
Une enquête menée en 2018 a révélé que le NHS envoyait encore des documents à partir d’environ 9 000 télécopieurs, que M. Hancock espère également éliminer progressivement.