Lorsque vous avez mal au dos, c’est souvent attribué à une crispation musculaire, due à une tension ou à une mauvaise posture. Mais que se passe-t-il lorsque la douleur est intense et que vous savez intuitivement qu’elle ne provient pas de la colonne vertébrale ? On peut supposer qu’il doit y avoir autre chose et éventuellement avoir raison.
Une hypothèse à laquelle on peut arriver est qu’il s’agit d’une douleur dans les reins et commencer les doutes et les inquiétudes. Ou, au contraire, le déni et la procrastination. Aucune de ces attitudes ne permettra de trouver la meilleure solution.
C’est pourquoi nous avons consulté le Dr Gabriel Lapman, néphrologue et cardiologue spécialisé dans l’hypertension, pour élaborer ce guide d’action en cas de douleurs rénales. Ses réponses :
Comment se sentent les douleurs rénales ?
Elles se situent dans le bas ou le milieu du dos, dans la zone située sous les côtes inférieures et peuvent être localisées sur un seul côté du corps ou sur toute la zone. Il s’agit d’une douleur progressive, que les médecins appellent « sourde », car elle se développe à partir de peu : elle commence par un point de côté ou une colique et a un début, un point d’intensité maximale (acmé) et une fin.
Qu’est-ce qui peut provoquer des douleurs rénales ?
Les douleurs rénales peuvent indiquer différents problèmes de santé, tels que des changements dans les fonctions du rein lui-même ou des infections qui peuvent également provoquer d’autres symptômes tels que des changements dans la couleur de l’urine et des brûlures lors de la miction.
Comment distinguer une douleur rénale d’une autre douleur dans la région, qui peut être confondue avec une douleur lombaire, une contracture ou un coup ?
L’examen du médecin et l’échographie rénale permettent de poser un diagnostic différentiel, ainsi que des études complètes du sang et des urines.
Alors… quel médecin consulter en premier, et à quel moment, consulter le néphrologue ?
Au début de la douleur, la première consultation se fait généralement avec le médecin urgentiste (Garde) ou avec le clinicien. Ce professionnel renverra ensuite au spécialiste. S’il s’agit de calculs rénaux, de tumeurs, de kystes ou d’hydronéphrose, l’urologue est le spécialiste à consulter. Les affections chroniques telles que l’insuffisance rénale, les infections sont plutôt vues par le néphrologue.
Quelles sont les affections qui peuvent manifester une douleur rénale ?
Généralement, les pathologies qui occupent de l’espace dans le rein, qui est un organe creux avec peu ou pas de capacité d’extension, sont les tumeurs, les calculs, les infections ou l’hydronéphrose (présence de liquide dans celui-ci).
Comment la traite-t-on dans chaque cas ?
Les traitements sont généralement une combinaison de différentes variables : du traitement pharmacologique en cas d’infections et de mesures hygiéno-diététiques, aux interventions chirurgicales lourdes en cas de tumeurs. Il existe également des procédures peu invasives ou non invasives pour la lithiase (pierres, plus communément appelées » calculs » qui se forment dans les voies urinaires).
Peut-on gérer les douleurs rénales à la maison ?
Je ne recommande pas de traitement sans consulter des spécialistes souvent les patients consomment des herbes ou des médicaments qui au-delà de faire du bien finissent par faire du mal. Toujours consulter son médecin serait l’idéal.
La consommation de diurétiques sans indication médicale (automédication) ou les mauvaises herbes diurétiques peuvent provoquer une pression artérielle trop basse, du sodium, du potassium, des électrolytes, la quantité d’eau circulant dans le corps et cela entraîne des altérations de l’ionogramme qui se terminent par une hospitalisation d’urgence.
Quels sont les signes d’alerte à surveiller.
En plus de la douleur dans la région du dos, tout ou partie de ces autres symptômes sont des signes d’alerte pour lesquels vous devez aller consulter dans le service médical :
Douleur en urinant.
Douleur colique dans l’abdomen.
Gonflement de l’abdomen.
La couleur de l’urine (surtout si elle est rouge, car elle indique la présence de sang) est un signe d’alerte pour lequel il faut consulter au plus vite.
Colique ou calcul : les choses qui portent leur nom
Attention à ceux qui ont des doutes ou utilisent ces mots comme synonymes. Ils ne le sont pas.
La colique est la douleur générée par les pierres. Le calcul ou pierre, également appelé lithiase rénale, qui peut être de différentes tailles, est formé par les électrolytes qui quittent le rein pour se retrouver dans le tubule rénal. Là, ils peuvent former une pierre qui est formée par différents ions tels que le calcium, la struite, le magnésium, l’acide urique. Les plus fréquents sont généralement les calculs d’oxalate de calcium. Ces calculs descendent ensuite dans le bassin rénal, la zone où se trouvent les conduits par lesquels l’urine s’écoule, et c’est là qu’ils restent, provoquant de fortes douleurs ou des crampes, notamment lors de la miction.
Que faut-il encore savoir sur les soins des reins
Rappelons que les reins sont des organes très irrigués, qui nécessitent une grande hydratation, qui sont très sensibles à l’obésité, à l’hypertension et au diabète donc il est recommandé d’avoir ces variables très contrôlées
Il est également important d’arrêter de fumer car le tabagisme est associé à une augmentation de l’incidence du cancer du rein.
Rester actif et consommer de l’eau pour hydrater le corps ; faire de l’exercice physique.
Modérer la consommation de sel.
Connaître les valeurs de la tension artérielle, de la glycémie, du tour de taille.
Les personnes ayant une prédisposition à former des calculs rénaux, doivent également réduire la consommation de légumes riches en oxalate.
Prévenir les infections urinaires en s’hydratant et en allant uriner fréquemment.
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