Mythologie grecque >> Dieux grecs >> Daemones (Esprits) >>. Deimos & Phobos
Nom grec
Δειμος
Φοβος
.
Translitération
Deimos
Phobos
Nom romain
Metus, Formido
Crainte, Terreur
Traduction
Crainte, Terreur
Panique, Peur, Déroute
DEIMOS et PHOBOS étaient les dieux ou les esprits personnifiés (daimones) de la peur. Deimos représentait la terreur et l’effroi, tandis que son frère Phobos était la panique, la fuite et la déroute. Fils du dieu de la guerre Arès, ils accompagnaient leur père au combat, conduisant son char et semant la peur dans son sillage. En tant que fils d’Aphrodite, déesse de l’amour, les jumeaux représentaient également la peur de la perte.
Dans l’art classique, les deux étaient généralement représentés comme des jeunes gens quelconques, même si parfois Phobos se voyait attribuer une tête de lion ou des traits léonins (ex.l’image de droite).
FAMILLE DE DEIMOS & PHOBOS
PARENTS
ARES & APHRODITE (Hésiode Théogonie 933, Hyginus Préface)
ARES (Homère Iliade 13.298, Quintus Smyrnaeus 10.51, Statius Thebaid 3.424, Nonnus Dionysiaca 2.414)
ENCYCLOPEDIA
PHOBUS (Phobos), latin Metus, la personnification de la peur, est décrit comme un fils d’Arès et de Cvthereia, un frère de Deimos, et est l’un des compagnons ordinaires d’Arès. (Hom. Il. xi. 37, xiii. 299, xv. 119 ; Hes. Theog. 934.) Phobus était représenté sur le bouclier d’Agamemnon, sur la poitrine de Cypsèle, avec une tête de lion. (Paus. v. 19. § 1.)
Source : Dictionnaire de biographie et de mythologie grecque et romaine.
Citations de la littérature classique
PHOBOS & DEIMOS PERSONIFICATIONS DE LA PEUR ET DE LA TERREUR
Homer, Iliade 4. 436 ff (trad. Lattimore) (épopée grecque C8e av. J.-C.) :
« Arès les a poussés… et Deimos (Terreur) les a poussés, et Phobos (Crainte), et Eris (Haine) dont la colère est implacable, elle la sœur et la compagne du meurtrier Arès. »
Homer, Iliade 5. 738 ss (trad. Lattimore) (épopée grecque C8e av. J.-C.) :
« Sur ses épaules, elle a jeté l’aigis (égide) travestie, terrible, tout autour de laquelle Phobos (Terreur) pend comme une guirlande, et Eris (Haine) est là, et Alke (Alce, Force de bataille), et Ioke (Ioce, Assaut) qui glace le cœur, et sur laquelle est posée la tête de la sinistre et gigantesque Gorgone (Gorgon), chose de crainte et d’horreur, présage de Zeus de l’aigis. »
Homer, Iliade 11. 36 et suivants :
» Et il prit le bouclier austère élaboré par l’homme, une chose de splendeur. Il y avait dix cercles de bronze sur lui, et placé autour de lui étaient vingt boutons d’étain, pâle brillant, et dans le centre même un autre bouton de cobalt sombre. Et encerclé au milieu de tout cela était le visage aux yeux vides de la Gorgone (Gorgo) avec son regard d’horreur, et Deimos (la peur) était inscrit dessus, et Phobos (la terreur). »
Homer Iliade 13. 298 sqq :
« Tel est Arès quand il s’avance dans la bataille et que Phobos (Terreur) avance à ses côtés, son fils bien-aimé, le puissant et l’intrépide, qui effraie même le guerrier au cœur patient : ces deux-là sortent de Thrake pour rencontrer en armes les Ephyroi ou les Phlégyes (Phlégyens) au grand cœur, mais les deux n’écouteront pas les prières des deux camps, mais donneront la gloire à l’un ou à l’autre. »
Homer Iliade 15. 119 et suivants :
« Alors il parla, et ordonna à Deimos (la peur) et à Phobos (la terreur) d’atteler ses chevaux, et lui-même se mit dans sa brillante armure. »
Hésiode, Théogonie 933 et suivants (trad. Evelyn-White) (épopée grecque C8e ou C7e av. J.-C.) :
« Aussi Kythérée (Cytherea) dénude à Arès le perceur de boucliers Phobos (Panique) et Deimos (Peur), dieux terribles qui poussent en désordre les rangs serrés des hommes dans une guerre engourdissante, avec l’aide d’Arès, saccageur de villes. »
Hésiode, Bouclier d’Héraclès 139 et suivants :
» Au centre se trouvait Phobos (Peur) travaillé dans l’adamant, innommable, regardant en arrière avec des yeux qui brillaient de feu. Sa bouche était pleine de dents en une rangée blanche, effrayante et intimidante, et sur son front sinistre planait l’effrayante Eris (la Lutte) qui arrache la foule des hommes… « . Sur le bouclier étaient gravés Proioxis (Poursuite) et Palioxis (Fuite), et Homados (Tumulte), et Phobos (Panique), et Androktasie (Androctasie, Massacre). Eris (la Lutte) aussi, et Kydoimos (Cydoemus, le Brouhaha) se pressaient, et Ker mortel (le Destin). »
Hésiode, Bouclier d’Héraclès 191 et suivants :
» Et sur le bouclier se tenaient les chevaux aux pieds flottants du sinistre Arès fait d’or, et Arès mortel, le vainqueur du butin lui-même. Il tenait une lance dans ses mains et poussait les valets de pied : il était rouge de sang comme s’il tuait des hommes vivants, et il se tenait debout dans son char. A côté de lui se tenaient Deimos (la peur) et Phobos (la fuite), impatients de plonger au milieu des combattants. »
Hésiode, Bouclier d’Héraclès 216 ss :
» Et sur les têtes affreuses des Gorgones le grand Phobos (la peur) tremblait. »
Hésiode, Bouclier d’Héraclès 450 et suivants :
« Et Phobos (Panique) et Deimos (Effroi) conduisirent rapidement près de lui son char et ses chevaux à roues lisses et le soulevèrent de la terre à larges pans dans sa voiture richement ouvragée, puis attachèrent droit les chevaux et arrivèrent au haut Olympos. »
Stesichore, fragment 207 (tiré de Scholiast on Pindar) (trad. Campbell, vol. Greek Lyric III) (lyrique grecque C7e à C6e av. J.-C.) :
« Kyknos (Cycnus), fils d’Arès, vivait dans le col de Thessalie (Thessaly) et décapitait les étrangers qui se présentaient afin de construire un temple à Phobos (Panic) à partir des crânes. »
Aeschyle, Sept contre Thèbes 41 et suivants (trad. Weir Smyth) (tragédie grecque C5e av. J.-C.) :
« Sept guerriers , féroces commandants de régiment, égorgèrent un taureau sur un bouclier noir , puis touchant de leurs mains le sang du taureau, ils firent le serment par Arès, par Enyo, et par Phobos (Rout) qui se délecte du sang (philaimatos), que soit ils raseront la ville et saccageront par la force la cité des Kadméens (Cadméens), soit ils souilleront dans la mort ce sol de leur sang. »
Aeschyle, Sept contre Thèbes 497 et suivants :
« Le guerrier lui-même a poussé le cri de guerre et, inspiré par Arès, il s’extasie devant la bataille comme un Bakkhe (Bacchante), avec un regard à inspirer la crainte. Nous devons mettre en place une bonne défense contre l’assaut d’un tel homme, car déjà Phobos (Rout) se vante de la victoire à la porte. »
Quintus Smyrnaeus, Fall of Troy 5. 25 ff (trans. Way) (épopée grecque C4e ap. J.-C.) :
» Et il y eut des guerres dévorantes d’hommes, et toutes les horreurs du combat…. Phobos (la panique) était là, et Deimos (l’effroi), et l’effroyable Enyo aux membres tout boursouflés hideusement, et la mortelle Eris (la lutte). »
Quintus Smyrnaeus, Chute de Troie 10. 51 et suivants :
« En un même lieu, Eris (Strife incarnée) les attira tous, la redoutable reine des batailles, vue par personne, mais enveloppée de nuages ensanglantés : sur elle marchait en enflant le puissant rugissement de la bataille, se précipitait maintenant à travers les escadrons de Troie, à travers ceux d’Akhaia (Achaea) maintenant ; Phobos (Panique) et Deimos (Peur) attendaient encore sur ses pas pour rendre glorieuse la sœur de leur père. »
Quintus Smyrnaeus, La chute de Troie 11. 7 et suivants :
« Les Akhaiens (Achéens) pressèrent durement les Troyens jusqu’à Troie. Ils ne pouvaient pas faire autrement, car Eris (la guerre) et le mortel Enyo les traquaient… A côté d’eux sévissait l’impitoyable Kérès (Parques) avec férocité : ici Phobos (Panique-peur) et Arès y agitaient les armées : durement après suivait Deimos (Effroi) avec le sang du massacre assiégé, afin que dans une armée les hommes voient et soient forts, dans l’autre la peur. »
Pausanias, Description de la Grèce 5. 19. 4 (trad. Jones) (récit de voyage grec C2e ap. J.-C.) :
» Sur le bouclier d’Agamemnon figure Phobos (la peur), dont la tête est celle d’un lion… « . L’inscription sur le bouclier d’Agamemnon court : ‘Voici le Phobos (Peur) des mortels : celui qui le tient est Agamemnon.' »
Plutarque, Vie de Thésée 27. 2 (trad. Perrin) (historien grec C1 à C2 de notre ère) :
» Qu’ils aient campé presque au cœur de la ville est attesté tant par les noms des localités qui s’y trouvent que par les tombes de ceux qui sont tombés au combat. Or, pendant longtemps, on hésita et on tarda de part et d’autre à lancer l’attaque, mais enfin Thésée, après avoir sacrifié à Phobos (la peur), en obéissant à un oracle, se joignit au combat avec les femmes. »
Nonnus, Dionysiaca 2. 414 et suivants (trad. Rouse) (épopée grecque C5e A.D.) :
» Or Zeus arma les deux sinistres fils d’Enyalios , ses propres petits-fils, Phobos (la Déroute) et Deimos (la Terreur) son serviteur, les inséparables gardiens du ciel : Phobos, il le mit en place avec la foudre, Deimos, il le rendit fort avec la foudre, terrifiant Typhon. Nike (Victoire) lève son bouclier et le brandit devant Zeus : Enyo riposta par un cri, et Arès fit un vacarme. »
Nonnus, Dionysiaca 20. 35 et suivants :
» Un rêve vint à Bakkhos (Bacchus) –Eris (Discorde) la nourrice de la guerre, sous la forme de Rhéa la déesse de l’amourette, assise dans ce qui semblait être son char à lion. Phobos (Rout) conduisait l’attelage de ce char de rêve, sous la forme contrefaite d’Attis, avec des membres comme les siens ; il formait l’image du char de Kybele (Cybèle), un homme à l’allure souple, aux tons stridents comme la voix d’une femme. »
Nonnus, Dionysiaca 25. 150 et suivants :
«
Kypris (Cypris) portait un casque étincelant…. . l’essaim nuptial des Erotes (Amours) peu guerriers décochait ses flèches dans la bataille ; l’effronté Arès reculait de honte même, quand il voyait son Phobos (Déroute) et son Deimos (Terreur) soutenir les Erotes (Amours), quand il voyait Aphrodite tenir le bouclier. »
Nonnus, Dionysiaca 27. 335 ff :
» Phobos (Rout) et Deimos (Terreur) allaient en leur compagnie. «
Nonnus, Dionysiaca 29. 364 et suivants :
« En toute hâte, il se leva d’un bond, et réveilla Phobos (Rout) et Deimos (Terreur) pour qu’ils attellent sa voiture mortellement rapide. Ils obéirent à leur père pressé. Deimos, furieux, mit le mors à dents de crocodile dans la bouche des chevaux, attacha leur cou obéissant sous la sangle du cheval, et fixa le collier à chacun : Arès monta la voiture, et Phobos prit les rênes et conduisit le char de son père. »
Nonnus, Dionysiaca 32. 175 :
» Arès le Mortel criait aussi fort que neuf mille, Eris (la Discorde) se déplaçant à ses côtés pour le soutenir ; dans la bataille, il plaça Phobos (la Déroute) et Deimos (la Terreur) pour attendre Deriades . »
Nonnus, Dionysiaca 39. 215 sq. :
» Dans ce tumulte de nombreuses rames, Arès était alors un excellent marin, Phobos (Rout) tenait le gouvernail en main, Deimos (Terreur) était le pilote de la mêlée et jetait les aussières des navires porteurs de javelots. «
Suidas s.v. Deimos (trad. Suda On Line) (Lexique grec byzantin C10e A.D.) :
« Deimos (Peur) : et Phobos (Effroi) et Kydoimos (Cydoème, Din de la guerre), assistants d’Arès, les fils de la guerre ; eux aussi ont fait l’expérience de ce qu’Arès a fait, après qu’Héphaistos (Héphaïstos) n’ait pas été effrayé par eux… »
METUS, PAVOR & TERREUR PERSONIFICATIONS ROMAINES DE LA PEUR ET DE LA TERREUR
Pseudo-Hyginus, Préface (trad. Grant) (mythographe romain C2e ap. J.-C.) :
« De Vénus et Mars : Harmonia, et Formido (Terreur) . »
Ovide, Métamorphoses 4. 481 (trad. Melville) (épopée romaine C1st B.C. à C1st A.D.) :
« La maligne Tisiphone s’empara d’un flambeau trempé dans le sang, revêtit une robe toute rouge de gore dégoulinant et enroula un serpent autour de sa taille, et partit de chez elle ; et avec elle en allant étaient Luctus (Chagrin) et Pavor (Effroi) , Terror (Terreur) , et Insania (Folie) aussi avec un visage frénétique. »
Ovide, Fasti 5. 29 et suivants (trad. Frazer) (poésie romaine C1st B.C. à C1st A.D.) :
« Elle prit son siège haut au milieu de l’Olympe, une figure d’or vue de loin dans un gilet de pourpre. Avec elle étaient assis Pudor (la modestie) et Metus (la peur) . On pouvait voir chaque divinité modeler son aspect sur le sien. »
Virgile, Enéide 6. 268 et suivants (trad. Fairclough) (épopée romaine C1st av. J.-C.) :
» Ils allaient faiblement, sous la nuit solitaire, au milieu des ténèbres, à travers les salles vides de Dis et de son royaume fantôme…. . . Juste avant l’entrée, au sein même des mâchoires d’Orcus, Luctus (le chagrin) et Curae (les soins) vengeurs ont fait leur lit ; là habitent les pâles Morbi (les maladies), le triste Senectus (la vieillesse), et Metus (la peur), tentatrice du péché, et la détestable Egestas (le besoin), formes terribles à voir ; et Letum (la Mort) et Labor (la Détresse) ; ensuite, le propre frère de Letum (la Mort), Sopor (le Sommeil), et Gaudia (les joies coupables de l’âme), et, sur le seuil opposé, Bellum (la Guerre), qui tue, et les cellules de fer des Euménides, et la folle Discordia (la Querelle), dont les mèches serpentent entrelacées de rubans sanglants. Au milieu, un orme, ombrageux et vaste, étend ses rameaux et ses bras vieillis, ceux que, disent les hommes, les faux Somnia (Rêves) retiennent, accrochés sous chaque feuille. »
Virgile, Géorgiques 3. 551 et suivants (trad. Fairclough) (bucolique romain C1 avant J.-C.) :
« Sur cette terre, du ciel malade, vint jadis une saison piteuse qui brillait de la pleine chaleur de l’automne…. L’affreuse Tisiphone se déchaîne, et, sortie à la lumière des ténèbres stygiennes, chasse devant elle Morbus (maladie) et Metus (épouvante) , tandis que de jour en jour, se soulevant, elle dresse encore plus haut sa tête avide. »
Sénèque, Hercule Furens 686 ss (trad. Miller) (Tragédie romaine C1 de notre ère) :
» L’étang fétide du ruisseau paresseux de Cocytus repose ici ; ici le vautour, là la chouette porteuse de corbeaux pousse son cri, et le triste présage de l’effroyable criard retentit. Les feuilles frissonnent, noires d’un feuillage lugubre où Sopor (le Sommeil) paresseux s’accroche à l’if en surplomb, où Fames (la Faim) triste gît, les mâchoires épuisées, et Pudor (la Honte), trop tard, cache son visage chargé de culpabilité. Metus (l’Effroi) y rôde, Pavor (la Peur) lugubre et Dolor (la Douleur) grinçante, Luctus (le Chagrin) sable, Morbus (la Maladie) chancelante et Bella (la Guerre) à la jupe de fer ; et enfin Senectus (la Vieillesse) lent soutient ses pas sur un bâton. »
Sénèque, Œdipe 582 et suivants :
» Soudain, la terre bailla et s’ouvrit largement d’un gouffre incommensurable. Moi-même, je vis les mares engourdies au milieu des ombres ; moi, les dieux maigres et la nuit en toute vérité. Mon sang gelé s’est arrêté et a obstrué mes veines. Une cohorte sauvage bondit… Puis la sinistre Erinys (Vengeance) hurla, et les aveugles Furor (Fureur) et Horror (Horreur), et toutes les formes qui frayent et se cachent parmi les ombres éternelles : Luctus (Chagrin), qui s’arrache les cheveux ; Morbus (Maladie), qui peine à relever sa tête fatiguée ; Senectus (Âge), accablée d’elle-même ; Metus (Peur), qui s’annonce, et Pestis (Pestilence), la malédiction du peuple ogygien. Nos esprits sont morts en nous. Même elle, qui connaissait les rites et les arts de son vieux père, était stupéfaite. Mais lui, imperturbable et hardi de sa vue perdue, convoque la foule exsangue du cruel Dis… »
Valerius Flaccus, Argonautica 6. 178 et suivants (trad. Mozley) (épopée romaine C1 de notre ère) :
« Contre ceux-ci poussaient le père Mars, la maléfique Gaudia (la luxure de la mort) et Tisiphone levant sa tête vers les nuages au son du clairon et Fuga (la panique) marchant énormement à travers les lignes de bataille ni encore déterminé dans quels cœurs elle entrera. »
Statius, Thebaid 3. 424 ff (trad. Mozley) (épopée romaine C1st A.D.) :
« Au milieu des ombres errantes de la nuit, le dieu de la bataille, d’en haut, fit retentir du tonnerre des armes les champs de Némée et l’Arcadie d’un bout à l’autre, et la hauteur de Taenarum et de Therapnae . … a rempli les cœurs excités de passion pour lui. Furor (Fureur) et Ira (Colère) taillent sa crête, et Pavor (Panique), son propre écuyer, tient les rênes de ses chevaux. Mais Fama (Rumeur) , éveillée à tous les bruits et ceinte de vaines nouvelles de tumulte, vole devant le char, poussée en avant par le souffle haletant des coursiers ailés, et avec un bruyant tourbillon secoue ses plumes voltigeantes ; car le conducteur du char, avec son aiguillon taché de sang, la presse de parler, que ce soit vérité ou mensonge, tandis que, menaçant du haut de la voiture, le sire, avec sa lance scythique, assaille le dos et les tresses de la déesse. »
Statius, Thébaïde 4. 661 ss :
« Aucune suite paresseuse n’est la sienne : Ira (la colère) et Furor (la fureur) sont là, et Metus (la peur) et Virtus (la vertu), et Ardor (l’ardeur) jamais sobre, et des pas qui chancellent, une armée des plus semblables à son prince. »
Statius, Thébaïde 7. 64 ss :
« Déjà Gradivus, avec des coursiers qui s’élancent vers l’avant, foulait les rivages d’Ephyre… . . Puis il ordonne à Pavor (Panique), l’un des membres de sa troupe effrayante, de précéder les chevaux : nul n’est plus habile que lui pour insinuer une terreur saisissante et dérober le courage du cœur ; le monstre a des voix et des mains innombrables, et des aspects à revêtir à volonté ; il est tout-puissant, et ses assauts rendent les villes folles d’horreur. S’il suggère qu’il y a deux soleils, ou que les étoiles tombent, ou que le sol se soulève, ou que d’anciennes forêts descendent des collines, hélas ! les malheureux croient l’avoir vu. Il invente alors un nouveau tour de passe-passe : il soulève une poussière fantôme dans la plaine de Némée ; les chefs, stupéfaits, voient au-dessus de leurs têtes le nuage ténébreux ; il enfle le tumulte par des clameurs sans substance, imite le cliquetis des armures et le pas des sabots des chevaux, et disperse le terrible cri de guerre sur les brises vagabondes. Les cœurs tressaillent de peur, et la foule attend en murmurant : » D’où vient ce bruit ? » – à moins que nos oreilles ne nous trahissent. Mais pourquoi le ciel se dresse-t-il dans un nuage de poussière ? Les soldats d’Isménie n’ont-ils pas osé aller si loin ? Oui, c’est vrai, ils arrivent ! Mais Thèbes est-elle donc si audacieuse ? … »
C’est ainsi que Pavor (la panique) dans leurs esprits ahuris : et bien des visages différents prennent dans leurs rangs, tantôt il est l’un des mille hommes de Pise, tantôt un Pylien, tantôt un Laconien par son regard, et il jure que l’ennemi est proche, et désoriente l’armée par de vaines alarmes. A leur terreur rien n’est faux. Mais quand, sans se déguiser, il tombe sur les guerriers distraits, et que, emporté par un tourbillon rapide autour des hauteurs de la vallée sacrée, il brandit trois fois sa lance, trois fois il frappe ses coursiers, trois fois il fait s’entrechoquer son bouclier sur sa poitrine, « aux armes, aux armes », crient-ils, chacun arrachant dans un désordre sauvage le casque de son voisin ou le sien, et ils saisissent d’autres casques et forcent d’autres coursiers à passer sous le joug ; Dans chaque cœur brûle la folle soif de mort et de massacre, rien n’entrave leur rage ardente ; dans une hâte furieuse, ils expient leurs retards. »
Statius, Thébaïde 7. 64 et suivants :
« De dignes sentinelles y veillent : de la porte extérieure bondit le sauvage Impetus (Passion), et l’aveugle Nefas (Mishief) et Irae (Angers) rougissent et pâlissent Metus (Peur) , et Insidia (Trahison) rôde avec une épée cachée, et Discordia (Discorde) tient une lame à deux tranchants. Minis (Menaces) innombrables font clameur dans la cour, Virtus (Vaillance) renfrognée se tient au milieu, et Furor (Rage) exultante et armée Mors (Mort) au visage taché de sang y sont assises. »
Statius, Thébaïde 10. 556 ff :
« Redoutable est le spectacle à l’intérieur, à peine Mars lui-même se réjouirait de le contempler ; Luctus (Chagrin) et Furor (Fureur) et Pavor (Panique) , et Fuga (Déroute) enveloppés dans une obscurité aveuglante rendent avec une discorde à plusieurs voix la ville frénétique et horrifiée. »
Valérius Flaccus, Argonautica 2. 200 et suivants (trad. Mozley) (épopée romaine C1 de notre ère) :
» À travers l’air frappé de terreur, encore et encore, elle fait retentir un cri étrange…. Aussitôt, Pavor (la peur) et Discordia (la querelle) insensée de sa tanière gétique, Ira (la colère) aux sourcils sombres et aux joues pâles, Dolus (la trahison) , Rabies (la frénésie) et, dominant le reste, Letus (la mort) , ses mains cruelles dénudées, montent en hâte au premier son de la voix chevrotante de l’épouse martienne qui a donné le signal. »
Apulée, L’âne d’or 10. 30 et suivants (trad. Walsh) (roman romain C2e ap. J.-C.) :
» Chaque jeune fille représentant une déesse était accompagnée de sa propre escorte…. La jeune fille dont l’apparition en armes l’avait révélée comme Minerve était protégée par deux garçons qui étaient les compagnons d’armes de la déesse de combat, Terreur (Terror) et Metus (Fear) ; ils se pavanaient avec des épées dégainées. »
ANCIENT GREC & ART ROMAIN
Z50.1C Arès, Deimos, Nike
Mosaïque de sol gréco-romaine de l’Orbe du IIIe siècle après J.-C.
Z30.1 Portrait de Léonine Phobos
Mosaïque gréco-romaine d’Halicarnasse du C4e siècle après Jésus-Christ.
F10.2 Arès, Phobos, Aphrodite
Fresque murale gréco-romaine de Pompéi C1 de notre ère.
Z12.22 Dionysos, Ariane, Phobos
Mosaïque gréco-romaine de Phillipoplis A.J.-C.
SOURCES
GREC
- Homer, L’Iliade – Épopée grecque C8e av. J.-C.
- Hésiode, Théogonie – Épopée grecque C8e – 7e av.C.
- Hésiode, Le Bouclier d’Héraclès – Épopée grecque C8e – 7e av. J.-C.
- Lyrique grecque III Stesichorus, Fragments – Lyrique grecque C7e – 6e av.C.
- A Eschyle, Sept contre Thèbes – Tragédie grecque C5e av. J.-C.
- Pausanias, Description de la Grèce – Récit de voyage grec C2e av. J.-C.
- Plutarque, Vies – Historien grec C1e – 2e A.D.
- Nonnus, Dionysiaca – Épopée grecque C5e A.D.
ROME
- Hyginus, Fabulae – Mythographie latine C2e A.D.
- Ovide, Métamorphoses – Épopée latine C1st B.C. – C1st A.D.
- Ovide, Fasti – Poésie latine C1st B.C.. – C1st A.D.
- Virgile, Enéide – Épopée latine C1st B.C.
- Virgile, Géorgiques – Bucolique latine C1st B.C.
- Sénéque, Hercule Furens – Tragédie latine C1st A.D.
- Sénèque, Œdipe – Tragédie latine C1st A.D.
- Valerius Flaccus, L’Argonautique – Épopée latine C1st A.D..
- Statius, La Thébaïde – Épopée latine C1 de notre ère
- Apulée, L’Âne d’or – Roman latin C2e de notre ère.
BYZANTINE
- Suidas, La Suda – Lexique grec byzantin C10e A.D.
BIBLIOGRAPHIE
Bibliographie complète des traductions citées sur cette page.